Revue de l'immo #140 du 23 avril 2022

Ça tangue pour la construction de maison individuelle

C'est un cercle vicieux : les prix des matériaux augmentent, les délais de construction s'allongent, les matériaux augmentent encore, etc. Les constructeurs de maisons individuelles souffrent des conséquences de la crise actuelle, et les chantiers prennent du retard. De 12 mois en moyenne d'habitude, ils peuvent s'allonger jusqu'à 18 mois, entraînant des pénalités de retard et autant de surcoûts à absorber par le constructeur. Parmi les matériaux qui manquent cruellement, et pourtant indispensables pour faire avancer le chantier : les tuiles. La production de certaines matières premières est même à l'arrêt, à cause du coût de l'énergie. Dans ce contexte et alors que les prix des contrats n'ont pas cessé d'augmenter en 2021, la hausse des prix actuelle est en train de faire disparaître les primo-accédants du marché.

Le taux d'usure actuel grève les crédits des particuliers

Les taux de crédit remontent lentement et les ménages les plus fragiles ont déjà du mal a emprunter. Mais un élément pourrait faire se gripper le mécanisme pour encore plus de monde : le taux d'usure. Il regroupe l'ensemble du taux d'intérêt, de celui de l'assurance et des frais annexes. Il est décidé par la Banque de France chaque trimestre pour les 3 mois à venir. Depuis le 31 mars, le taux d'usure est fixé à 2,40 % pour les prêts sur 20 ans et plus (contre 2,60 % il y a un an). Or les taux ont déjà augmenté de 0,40 % depuis le début de l'année. Un taux d'usure qui ne cesse de baisser alors que les taux d'intérêt augmentent, cela crée un effet de ciseaux qui a pour effet de sortir de l'accès au crédit des ménages qui y auraient eu accès d'ordinaire, alors même que leur taux d'endettement se situe sous les 35 %. En attendant le prochain taux d'usure en juillet, de nombreux particuliers devront peut-être différer leur projet...

Le prix des parkings calqué sur celui des logements en IDF

En 2021, le prix des parkings d'Île-de-France a augmenté, alors qu'il a baissé à Paris. À l'achat, les prix baissent dans 13 arrondissements parisiens sur les 20, avec des prix qui s'étalent de 20 000 € dans le 13^ème arrondissement à 49 000 € dans le 6^ème. Une tendance à la baisse qui n'est cependant pas nouvelle, et qui est accentuée par le renouvellement des habitants dans la capitale, les familles laissant la place à des couples ou des célibataires sans voiture. En petite et grande couronnes, au contraire, les prix grimpent depuis une dizaine d'années, très liés au dynamisme démographique du lieu. Si les prix des locations ont légèrement augmenté en petite couronne, ils grimpent carrément en grande couronne, avec + 5 % dans les Yvelines, le Val-d’Oise, la Seine-et-Marne et le Val-de-Marne.

Crac, plouf, hue, la vente de piscines en plein boum

La France est le 2^ème pays qui compte le plus de piscines individuelles, après les États-Unis, avec 3,2 millions d'unités. Un secteur qui se porte bien et qui a été encore boosté par les confinements, avec 244 000 nouvelles constructions en 2021. Longtemps catégorisée luxe, la piscine s'est démocratisée : en 2021, 25 % des propriétaires étaient ouvriers, employés ou agriculteurs. Si le ticket moyen est de 30 000 €, on trouve des piscines à tous les prix, de quelques centaines d'euros pour les modèles hors sol d'entrée de gamme, à 80 000 € pour des piscines enterrées. Tentés ? Il convient toutefois de prendre en compte les frais liés au fonctionnement de la piscine (eau, traitement, entretien, chauffage...) et de ne pas oublier de la déclarer au fisc, qui dispose d'outils plus ou moins précis pour les repérer.

Les SCPI résistent à la crise

Dans le domaine de l'investissement immobilier, les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) se sont plutôt bien sorties de la crise sanitaire en 2021. Leur rentabilité moyenne était de 4,45 %, plus qu'en 2019 (4,40 %) et surtout 2020 (4,18 %) où l'encaissement des loyers avait posé question. Les SCPI les plus performantes étaient celles investies dans les locaux d'activités et entrepôts (5,67 % de rendement en moyenne) suivies par les SCPI diversifiées (5,38 %), celles investies dans la santé ou l'éducation (4,83 %), les SCPI de logements (4,29 %) et bureaux (4,25 %). Les commerces ont rapporté 4,16 % et l'hôtellerie-loisirs, secteur très impacté par la crise, seulement 2,85 %. Pour 2022, les professionnels ont confiance dans les capacités de l'immobilier à résister à l'inflation.

Punaise, c'est la plaie !

Les punaises de lit font un retour remarqué depuis les années 2000, et on se serait bien passé d'elles. Il y aurait 500 000 sites touchés en France, contre 200 000 en 2017, sachant qu'un site peut être une maison ou... un groupe d'immeubles. La petite bête s'invite partout, chez les locataires comme chez les propriétaires, et particulièrement dans les locations de courte durée, où il est recommandé de bien vérifier literie, plinthes et placards bas après chaque location. Et s'en débarrasser peut être compliqué ! Le traitement (qui incombe la plupart du temps au propriétaire) va de quelques centaines d'euros à plusieurs milliers dans les cas les plus graves. Il est réalisé en plusieurs passages, en l'absence des occupants. Et attention au moment de la location d'un logement : l'absence de punaises étant depuis 2018 un critère de décence, louer un logement infesté peut être sévèrement sanctionné.