Cette semaine dans la Revue de l’immo, les prix repartent à la hausse dans plusieurs villes, les propriétaires de passoires thermiques sanctionnés par la CAF, le bon moment pour emprunter, chute historique des ventes à Paris et en Île‑de‑France, le bois gagne du terrain, et déclarez votre piscine avant que l’intelligence artificielle ne la trouve.

Ces villes où les prix remontent doucement
La baisse des prix semble bel et bien révolue ! En mars, le prix moyen au mètre carré reste stable, prolongeant la tendance observée en janvier et février. Plusieurs grandes villes enregistrent même une légère hausse. C’est le cas de Paris (+0,2 % sur un mois) où le mètre carré se négocie désormais à 9380 €, de Lyon (+0,5 % à 4 458 €), de Strasbourg (+0,6 % à 3 736 €), de Toulouse (+0,4 % à 3 576 €) et de Montpellier (+0,6 % à 3 266 €). L’amélioration des conditions de financement et les taux réduits attirent de nouveau les acheteurs. En face, les vendeurs ne sont pas pressés : ils préfèrent attendre de meilleures offres plutôt que de baisser leurs prix. En témoigne l’allongement des délais de vente.
La CAF, gendarme des passoires thermiques
La pression s’intensifie pour les propriétaires qui continuent de louer des passoires thermiques ! Les logements classés G sont désormais dans le viseur de la Caisse d’Allocations Familiales (CAF). Si le locataire perçoit des aides de la CAF, elle peut les suspendre si le logement est jugé indécent. Or, depuis le 1er janvier 2025, les biens classés G sont considérés comme tels. Pour le locataire, rien ne change : il ne déboursera pas un centime de plus. C’est au propriétaire qui n’a pas respecté les règles d’assumer les conséquences. Il verra son loyer imputé du montant de ces aides tant que les travaux de rénovation nécessaires ne sont pas réalisés. Le manque à gagner est loin d’être négligeable. En 2023, ces aides au logement représentaient en moyenne 200 à 300 € par mois.
Construction durable : l’Île-de-France montre l’exemple
L’Île-de-France poursuit sa dynamique de construction durable avec le nouveau plan PACT2030. Présenté à Paris lors du Forum International Bois Construction, ce pacte ambitieux prévoit de construire 8 millions de mètres carrés de bâtiments intégrant du bois et des matériaux biosourcés d’ici cinq ans. Les signataires s’engagent à n’utiliser que du bois certifié, issu de forêts durables, et à privilégier le bois français à 50 % minimum. L’ambition ne se limite pas aux nouvelles constructions : la rénovation et la réhabilitation sont également concernées, avec un objectif de 30 % de matériaux biosourcés. Ce programme, qui a déjà inspiré d’autres régions, soutient l’ensemble de la filière bois, de la forêt à la construction modulaire.
Retour de la baisse des taux en mars
La légère remontée des taux en février n’aura été qu’une parenthèse ! En mars, le taux moyen sur 20 ans s’élève à 3,30 %, soit une baisse de 0,10 % en moyenne. La Banque centrale européenne (BCE) vient d’annoncer une diminution de ses taux directeurs de 0,25 point ce jeudi 6 mars, ce qui pourrait entraîner une nouvelle baisse. Notons que ces taux ne sont qu’un point de départ : la concurrence accrue entre les banques ouvre la voie à des négociations avantageuses pour les emprunteurs. Si ces signaux annoncent un printemps prometteur, il convient de rester prudent en surveillant de près le taux des OAT (obligations assimilables du Trésor), qui influence directement les taux des crédits immobiliers.
2024, année noire pour l’immobilier parisien et francilien
L’année 2024 restera gravée dans les annales comme une période de crise sans précédent pour l’immobilier parisien et francilien. Les ventes ont chuté de manière spectaculaire, atteignant des niveaux jamais vus depuis la crise financière de 2008. À Paris, moins de 25 000 transactions ont été conclues, soit une baisse de 30 % en deux ans. La tendance est similaire en Île-de-France, avec une chute des ventes de 35 % pour les appartements et 39 % pour les maisons par rapport à 2022. Une lueur d’espoir dans ce tableau morose : les ventes et les prix se stabilisent. Mais cette crise a déjà fait ses premières victimes : les agences immobilières. Sur les 32 000 référencées en France, 1 245 ont baissé leur rideau en 2024, dont 102 rien qu’à Paris.
Attention, baignade surveillée !
Pour profiter des joies de la baignade sans tracas, n’oubliez pas de déclarer votre piscine… surtout si vous habitez dans l’un des neuf départements qui a recours à l’intelligence artificielle pour les traquer. Dans les Alpes-Maritimes, le Var, les Bouches-du-Rhône, l’Ardèche, le Rhône, la Haute-Savoie, la Vendée, le Maine-et-Loire et le Morbihan, le fisc repère les formes bleues susceptibles d’être des piscines grâce à des photos aériennes et des algorithmes. En 2022, 20 000 piscines ont ainsi été détectées, dont 11 200 dans les Bouches-du-Rhône. À la clé, des millions d’euros de redressements fiscaux. S’il est rapide, l’outil n’est pas infaillible. L’intelligence artificielle ne repère pas toutes les piscines. Il lui arrive également de les confondre avec d’autres objets.