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Julien Haussy, Espaces atypiques : "Les vendeurs doivent mettre en vente dès maintenant"

Publié le 10 novembre 2020

Espaces atypiques est un réseau de 50 agences immobilières opérant sur un marché de niche : les biens atypiques, contemporains, de charme, maisons d'architecte… Le réseau est en forte croissance avec 1 000 transactions en 2019 pour un CA de 22 millions €, et un CA estimé à 30 millions € pour 2020. Julien Haussy, son créateur, nous en dit plus.

À quoi tient votre progression ? 

Il y a plusieurs facteurs. Le confinement du printemps nous a handicapé comme toutes les agences immobilières. Il y a eu un rattrapage très important par la suite, mais le marché n'explique pas notre croissance. 

Simplement, le réseau se développe, avec chaque année de nouvelles ouvertures. Chaque agence recrute des conseillers, chaque conseiller construit son réseau…  Et notre budget communication représente 10 % de notre CA, avec une communication 360°. 

Et au-delà de ça, nous sommes simplement sur le bon créneau actuellement. 
Nos clients sont majoritairement des français de classe moyenne supérieure, qui ont des moyens : cadres, profession libérale, chefs d'entreprise, indépendants, artistes, qui peuvent télétravailler, qui ont la volonté de changer d'habitat et qui peuvent se le permettre.

Les biens que vous proposez sont en ville ? En zone rurale ?

Au début nous étions beaucoup "bobo chic parisien" et, en nous développant, on s'est rendu compte qu'il existe des biens atypiques partout, en ville, en bord de mer, à la montagne, des biens rénovés ou à rénover…

Les vendeurs qui vous contactent n'ont pas conclu avec des agences traditionnelles, du fait de leur bien… atypique ?

Ça peut arriver effectivement, car une agence traditionnelle va avoir du mal à estimer un bien atypique, et leurs méthodes s'appuient plutôt sur une surface et un budget. 
Mais beaucoup de clients nous contactent directement, parce qu'ils nous connaissent, parce qu'ils recherchent une agence différente, qui puisse comprendre leur typologie de bien.

Durant cette période, utilisez-vous la visite virtuelle ?

Pas de visites en 360°, c'est très intrusif pour le propriétaire, et puis un bien atypique, c'est vraiment unique, ça demande une intervention personnalisée. 
Alors durant ce confinement, les conseillers vont se déplacer pour faire une visite vidéo. Et ils la projetteront aux clients, mais en la commentant, en l'accompagnant.

Que pensez-vous du marché tel qu'il se présente aujourd'hui ?

Je suis plutôt positif, mais on ne sait pas combien de temps le confinement va durer. 
S'il dure deux mois, ça induira un manque à gagner, mais en fait l'automne et l'hiver sont une période durant laquelle il ne se passe pas grand-chose dans l'immobilier. Et on peut quand même rentrer des mandats, faire des estimations, en attendant mars-avril et la reprise.

Quel conseil donneriez-vous à un vendeur aujourd'hui ?

Dans le contexte actuel, je lui dirais ne perdre de temps pour faire estimer son bien et le mettre en vente, car les gens confinés ont plus de temps pour consulter les annonces et affiner leur projet. 

Et puis d'être raisonnable sur le prix. Nous vendons des biens "hors marché", oui, mais il y a toujours des limites. Les prix ne vont pas monter. Tenter un prix "coup de cœur" éventuellement, mais le rectifier rapidement pour revenir dans le marché. Les clients français ont les moyens, mais pas au-delà du raisonnable.

Des investisseurs parmi vos clients ?

Oui. Moins que dans l'immobilier traditionnel, bien sûr, c'est 5 à 10 % de notre marché. Parce que nos biens sont des biens à vivre, pas à louer. Néanmoins, dans cette période où l'on ne sait pas ou placer son argent, l'immobilier est une valeur refuge, et les gens ont besoin de se loger, donc oui, nous avons des clients investisseurs.

Et les acheteurs ?

Ils sont moins pressés qu'à la sortie du premier confinement, ils prennent leur temps, bien obligés, ils réfléchissent mais ils sont toujours là. 

Beaucoup de gens veulent changer d'habitat, c'est pourquoi je pense qu'il y aura un rebond après ce deuxième confinement, comme après le premier, où plein de gens ont voulu se mettre au vert. Ce mouvement va encore s'accélérer, le télétravail devenant habituel.

Et cela génère-t-il des exigences poussées vers des jardins, des terrasses ?

Absolument, c'est capital. On constate par exemple qu'il y a moins de demandes à Paris, mais une explosion des demandes à 1 ou 2 heures de Paris.
Quand les gens se rendent compte que pour le prix d'un 40 m² à Paris, ils peuvent acheter une maison avec jardin…
Dans un contexte anxiogène, le refuge, c'est la maison. Donc, ça devient d'autant plus une priorité, la priorité, d'être bien chez soi.

Exemples de biens proposés par les agences Espaces atypiques : 

Une maison d’architecte très originale du célèbre architecte Jacques Couëlle près de Cannes
Une maison d’architecte très originale du célèbre architecte Jacques Couëlle près de Cannes

Une villa californienne d’exception à Saint-Tropez

Un château sur les bords de Loire avec une serre tropicale incroyable