La panne de la construction de logements s’éternise depuis l’automne 2017 et inquiète le gouvernement. Le premier ministre, Jean Castex, et la ministre du logement, Emmanuelle Wargon, ont confié, le 17 mai, à François Rebsamen, maire (Parti socialiste) de Dijon et président de Dijon Métropole, la mission d’animer une commission pour la relance durable de la construction. Elle a rendu un rapport d’étape, le 20 juillet, au locataire de Matignon.
Voilà quatre ans que la production de logements, avec un rythme d’à peine 400 000 chaque année, est loin des besoins, estimés à 500 000. A fin mai 2021, sur les douze mois précédents, 390 600 logements avaient été mis en chantier. Les retards s’accumulent, particulièrement mesurables dans le secteur du logement social, où les listes d’attente de demandeurs s’allongent. La production de HLM est ainsi tombée, en 2020, à 87 501 agréments, contre 124 226 en 2016, tandis que les familles demandeuses sont désormais 2,1 millions.
La faiblesse de la construction de logements sociaux est aggravée dans les zones tendues : l’Ile-de-France, avec 37 000 agréments en 2020, atteint son plus bas depuis quatorze ans. Même alerte en Provence-Alpes-Côte d’Azur, où seuls 7 301 logements sociaux ont été programmés en 2020, contre 12 000 en 2016.
« Sans artificialiser les sols »
Aux causes habituelles – cherté du foncier, hausse des prix des matériaux, normes contraignantes – s’ajoute, depuis les élections municipales de juin 2020, la réticence grandissante des maires à densifier. « Les maires ne veulent plus construire, ils considèrent que cela leur cause beaucoup d’inconvénients vis-à-vis de leurs habitants et entame leurs finances locales, déplore Hervé Legros, PDG d’Alila, promoteur spécialiste du logement social. La seule façon de faire repartir la machine est de les encourager financièrement. »
La commission Rebsamen compte une trentaine de membres, dont des élus de grandes métropoles (Rennes, Toulouse, Lyon, Reims, Strasbourg, Nanterre), huit parlementaires (quatre députés, quatre sénateurs) bons connaisseurs du logement, dix-sept professionnels (des promoteurs et la Fédération française du bâtiment), des financeurs (Caisse des dépôts et Action logement), des économistes « et bien sûr des représentants du Trésor, histoire qu’on n’envisage pas trop de dépenses », sourit M. Rebsamen.
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