« Il est parti en trois jours à 220 000 euros ! » : dans le Cantal, les burons se vendent à prix d’or
Depuis quelques années, ces petites cabanes de bergers en pierre attirent les convoitises, faisant flamber les prix à l’achat.

Il semble bien loin le temps où les burons incarnaient l’austérité des campagnes cantaliennes. Ces refuges en pierre au charme fou, symboles d’un pastoralisme oublié, servaient de fromageries ou de refuge pour les bergers jusqu’aux années 1960. Mais l’exode des Cantaliens vers les villes a laissé cet habitat typique tomber en ruine.
Pourtant, depuis quelques années, ces cabanes disséminées dans des paysages de montagne à couper le souffle connaissent un regain d’intérêt spectaculaire, plus particulièrement depuis le Covid.
« Je les compare souvent à des maisons les pieds dans l’eau »
« J’en ai vendu un récemment à Marcenat. Il est parti en trois jours à 220 000 euros ! » confirme Bertrand Chabaud, directeur de l’agence Les Vaches Rouges, basée à Trizac (Cantal) et dans le XVIe arrondissement de Paris.
« Je les compare souvent à des maisons les pieds dans l’eau. C’est très recherché, situé dans des sites exceptionnels. Mais ils sont de plus en plus rares et donc de plus en plus chers. »
Les acheteurs ? Des Cantaliens désireux de rentrer au pays ou de riches investisseurs étrangers, comme l’actrice franco-américaine Nancy Tate qui a succombé aux charmes d’une vieille bâtisse près de Saint-Jacques-des-Blâts, face au Puy Mary. Transformés en gîte de luxe, ils se louent la bagatelle de 1 250 euros les deux nuits.
« C’est un comble ! s’étrangle Michel Frégeac, président de l’association de la sauvegarde des burons du Cantal. Ils étaient oubliés et aujourd’hui certains sont considérés comme des produits de luxe. » Selon lui, il n’en resterait plus qu’un millier dans le Cantal, dont 450 « debout ». Seuls trois sont encore utilisés pour produire des fromages.