Octobre rose : les freins au crédit immobilier, une « double peine » pour les femmes touchées par le cancer du sein
Pour les ex-patientes, accéder à la propriété relève souvent du parcours du combattant, notamment pour obtenir une assurance emprunteur aux mêmes conditions que les autres. Les conditions d’accès se sont considérablement assouplies ces dernières années, mais pour certaines, réaliser leur projet reste encore synonyme de sacrifices.

C’est paradoxalement au cœur de la maladie qu’elle a trouvé un « élan de vie ». Touchée par un cancer du sein à 35 ans, Jessica décide malgré tout de s’accrocher à son projet d’achat d’une maison à Saint-Aigulin en Charente-Maritime, aux côtés de son mari, avec plus que jamais « la rage » d’aller jusqu’au bout. Et il en a fallu, de la détermination, pour réussir à contracter un emprunt un an après la fin de ses traitements, en 2021.
Pour y parvenir, elle a dû fournir tout un panel de certificats médicaux, pour être finalement assurée… à 10 % seulement. Contre 100 % pour son conjoint, qui paie le même tarif d’une vingtaine d’euros par mois. À un critère près, elle n’a pas pu bénéficier de la convention Aeras, qui permet depuis 2016 aux patientes de certaines formes de cancer du sein d’être assurées sans majoration ni limitation de garantie en raccourcissant le délai du droit à l’oubli, qui offre aux anciens malades de cancer la possibilité d’obtenir des conditions d’emprunt classiques. « Obtenir un crédit, c’est déjà un parcours du combattant en soi, mais là c’est encore plus compliqué », soupire cette mère d’un petit garçon.